Par Nadine Trémollières - Publié le 12.09.2022
« Les caresses n'ont jamais transformé un tigre en chaton. »
Dans le passé, les marchés financiers ont souvent été ballotés, durant la période estivale, par des évènements géopolitiques ou macroéconomiques. Sur ce volet, l’été 2022 fut plus calme même s’il reste marqué par des événements climatiques extrêmes (canicules, incendies et inondations). Ces derniers viennent nous rappeler que le risque géo-climatique doit être intégré non seulement dans nos actes quotidiens mais aussi dans nos investissements financiers.
Les matières premières ont toujours fait l’objet d’enjeux géopolitiques majeurs. Le 20e siècle regorge de conflits enclenchés pour s’approprier des champs de pétrole et de gaz. Et demain, l’eau ainsi que certains minerais ou matières agricoles constitueront le nouvel or noir. La guerre qui se poursuit en Ukraine vient nous rappeler que le pétrole fait toujours partie des matières premières essentielles et que notre dépendance aux pays producteurs demeure forte malgré le développement de sources d’énergies alternatives. C’est pourquoi, aussi fort qu’il soit, l’activisme des banquiers centraux en faveur de la lutte contre l’inflation risque de se heurter à la volonté de Vladimir Poutine d’affaiblir les économies des pays développés en restreignant l’accès au gaz et au pétrole russe.
Sur les marchés boursiers, l’été avait bien commencé avec un rallye sur les actions mondiales de mi-juin à mi-août. Le MSCI World a ainsi gagné 14 % (en USD), regagnant une grosse partie des pertes de l’année. Mais les inquiétudes sont vite revenues fin août à l’occasion du symposium de Jackson Hole réunissant les grands argentiers de la planète. Jerome Powell a réitéré avoir comme seul objectif d’enrayer l’inflation, même si cela doit se faire au détriment de la croissance économique. Ce dernier s’est dit prêt à utiliser « vigoureusement les outils à sa disposition » en relevant à nouveau les taux d’intérêt américains, et ce, malgré les quatre hausses déjà effectuées depuis le début de l’année.
La bonne nouvelle de cette fin d’été est la baisse de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis qui est passé de 9,1 % en juin à 8,5 % en juillet. Les économistes anticipent même un ralentissement plus marqué au cours des prochains mois. Cependant, l’économie américaine est déjà en contraction, avec deux trimestres de croissance négative. Les perspectives semblent meilleures grâce à un marché du travail toujours très dynamique et un rebond attendu de la consommation des ménages du fait d’une progression des salaires plus importante que celle de l’inflation en fin d’année (estimation d’une hausse des salaires de 6 % contre 4 % d’inflation). De plus, l’administration américaine a réussi à faire voter un plan de financement historique en faveur de l’écologie aux États-Unis, ce qui a été particulièrement favorable aux valeurs axées sur le développement durable.
La situation en Europe paraît moins favorable. Notre dépendance au pétrole et au gaz russes, combinée à un fort endettement des états européens, rend la tâche de la Banque centrale européenne (BCE) particulièrement complexe pour juguler l’inflation qui a fini par atteindre un niveau similaire à celui des États-Unis. L’inflation a bondi à 9,1 % en août, avec une hausse historique de plus de 20 % pour les pays baltes. Les perspectives macroéconomiques sont dégradées (indices PMI en dessous de 50) et la trajectoire de croissance pour les prochains mois ne semble pas positive. Les entreprises se trouvent confrontées à une hausse importante de leurs coûts fixes et vont baisser progressivement leurs investissements, ce qui aura une répercussion négative sur la croissance. Les prochains mois risquent d’être difficiles car la stimulation budgétaire pour compenser le prix de l’énergie se heurtera pour certains pays au mur de la dette. L’Italie s’endette d’ores-et-déjà à plus de 4 % sur le 10 ans et la France a dépassé la barre des 2 %.
De son côté, la Chine n’en finit pas de confiner et déconfiner sa population. Les répercussions sur sa croissance sont déjà très présentes. De plus, l’empire du Milieu poursuit sa lutte contre la crise immobilière qui s’accentue encore avec l’augmentation du nombre de propriétaires refusant de rembourser leurs prêts immobiliers car leurs promoteurs n’arrivent pas à les livrer, faute de liquidités
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Nadine Trémollières - Directrice du Pôle Primonial Portfolio Solutions.
Nadine Trémollières est diplômée de l’ESG. Elle a débuté sa carrière comme Trader à la Caisse des Dépôts et Consignations pendant plus de 10 ans à Paris et à New York. Elle intègre ensuite les équipes d’AXA IM, en qualité de Gestionnaire puis Responsable des marchés de taux émergents avant de rejoindre Pictet AM à Genève en tant que Responsable de la gestion obligataire des produits « Total Return ».
Depuis 2008, elle était Gestionnaire senior multi-asset chez HSBC Global AM à Paris. Nadine Trémollières a rejoint le groupe Primonial en 2014 pour prendre la direction de Stamina AM, société de gestion au sein de la multi-boutique de Primonial (intégrée à La Financière de l’Echiquier fin février 2018). Au printemps 2018, elle prend la direction du Pôle Primonial Portfolio Solutions nouvellement créé.
1/3 Votre profil
Comment estimez-vous votre niveau de connaissance en gestion patrimoniale ?
2/3 Votre objectif
Afin d'optimiser au mieux votre patrimoine, il est important de définir l'objectif que vous souhaitez atteindre. Définissez votre projet !
3/3 Votre besoin
Dernière étape ! Dites-nous en plus, où en êtes vous dans votre réflexion ?
Votre besoin
En fonction de vos réponses nous vous proposons ci-dessous un premier panel de solutions pouvant répondre à votre demande. Nous restons à votre disposition via le module contact pour vous aider.
Les informations personnelles recueillies feront l'objet d'un traitement. Conformément à la loi française n° 78-17 du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d'un droit d'accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et d'opposition relatif aux données le concernant. Pour exercer ces droits ou contacter le responsable des données personnelles pour toute information complémentaire, vous pouvez nous écrire par email à DDP@primonial.fr ou par courrier à l'adresse Primonial - DDP – 6-8, rue du Général Foy, 75008 Paris. Pour plus d'informations vous pouvez consulter notre politique de données personnelles.
Contactez-nous !
Egalement par téléphone au 0 800 881 888 du lundi au vendredi de 8h30 à 18h30 (appel gratuit depuis un poste fixe).