Par Nadine Trémollières - Publié le 05.01.2022
En 2021, les marchés actions ont battu record sur record. À quoi faut-il s’attendre pour cette nouvelle année ? Entretien avec Nadine Trémollières, Directeur de Primonial Portfolio Solutions.
En 2021, les marchés actions ont battu record sur record. À quoi faut-il s’attendre pour cette nouvelle année ? Entretien avec Nadine Trémollières, Directeur de Primonial Portfolio Solutions.
QUEL BILAN DRESSEZ-VOUS DE 2021 ?
Nadine Trémollières. Ce fut une année exceptionnelle. Quasiment tous les plus hauts historiques ont été dépassés. De plus, chose rare, ce fut une année homogène pour les pays développés, avec des performances supérieures à 20 % pour les marchés américains et européens à la fin décembre. Ces performances sont d’autant plus remarquables qu’elles font suite à une année 2020 déjà très bonne où les marchés d’actions internationales avaient progressé. Cela fait désormais trois années consécutives de forte hausse sur les marchés financiers développés alors que les marchés émergents accusent des difficultés sur 2021.
QUELS ONT ÉTÉ LES MOTEURS DE CETTE HAUSSE ?
N.T. La réouverture des économies et le retour de la croissance sont, selon moi, les deux principaux facteurs. Cela a permis un rebond de certains secteurs d’activité qui avaient été pénalisés par la crise sanitaire. Je pense notamment au secteur du luxe, un des grands gagnants de 2021. En parallèle, le secteur des technologies, qui avait déjà surperformé en 2020, a continué son ascension. Le Nasdaq, indice américain représentant les valeurs technologiques, enregistre une hausse de 22 % en 2021 (en USD au 31/12/2021), après avoir gagné près de 40 % en 2020. Certaines valeurs ont connu une évolution exceptionnelle, à l’instar de Tesla (+743 % en 2020 et +50 % en 2021). Cette progression continue atteste d’un potentiel de croissance toujours important pour les sociétés qui révolutionnent la façon de se déplacer, de communiquer ou encore de se divertir. De plus, la digitalisation des entreprises n’est plus considérée comme une réponse opportuniste à la crise de 2020 mais constitue désormais un prérequis pour accélérer leur croissance, s’inscrivant sur une tendance durable.
LE MARCHÉ FRANÇAIS A-T-IL PROFITÉ DE CET ENGOUEMENT ?
N.T. Le CAC 40 affiche une des meilleures performances de la zone euro, avec un gain de près de 32 % à fin décembre (en EUR). Cela est dû aux très bonnes performances du secteur du luxe, qui représente près d’un tiers de la cote parisienne, et également au rebond des valeurs bancaires, qui après une année 2020 très compliquée, affichent de meilleures perspectives de croissance.
QUELS ONT ÉTÉ LES GRANDS PERDANTS ?
N.T. L’Asie a été l’une des zones géographiques qui a connu la plus forte baisse sur 2021. Depuis le début de l’année, le MSCI China a enregistré une perte de 21 % (en USD). Cela s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la hausse du dollar qui a entraîné une baisse de flux d’entrée des investisseurs sur cette zone. De plus, dans ces pays, les campagnes de vaccination ont été beaucoup moins réussies qu’en Europe ou aux États-Unis, ce qui a engendré des reconfinements locaux et des fermetures d’usines. Enfin, la Chine a été l’un des premiers pays à procéder à un resserrement monétaire et à mettre en place diverses mesures protectionnistes. Au niveau sectoriel, le secteur des loisirs et des trans¬ports européen n’a pas parfaitement bénéficié de la régression du Covid et a connu une année difficile en très légèrement progression + 3,7 %). Même si la situation sanitaire s’est améliorée, elle n’a pas permis de revenir à un niveau d’activité d’avant-crise.
RESTE-T-IL DE LA MARGE DE PROGRESSION POUR LES MARCHÉS ACTIONS ?
N.T. Je pense que oui. Tout simplement car les investis¬seurs n’ont pas beaucoup d’options pour aller chercher de la performance. L’obligataire n’est plus un segment qui en délivre, bien au contraire. C’est donc la rareté des options d’investissement qui contribue au succès des marchés actions. Et, il n’y a pas de raison que cela change en 2022.
Il y a néanmoins des points à surveiller, comme le taux de croissance des pays développés, les résultats financiers des entreprises et l’évolution de la situation sanitaire. Mais pour moi, la seule problématique qui pourrait vraiment inverser la tendance à court/moyen terme est l’inflation. Pour le moment, les investisseurs semblent partager l’avis des banques centrales qui estiment que les hausses constatées depuis plusieurs mois ne sont que transitoires. Je ne pense pas que 2022 fasse aussi bien que 2021 mais on avait déjà dit cela fin 2020… Pour résumer, je suis sereine tout en restant attentive.
DANS QUOI INVESTIR EN 2022 ?
N.T. En termes de classes d’actifs, je pense aux actions bien sûr ! Mais dans une optique de diversification, l’immobilier et les actifs dits « alternatifs », de type private equity ou infrastructure peuvent être intéressants car ils permettent de s’exposer à des classes d’actifs moins corrélées entre elles.
En termes de secteurs, je continuerai à privilégier le développement durable tout en étant très sélectif. En effet, ce secteur a déjà des valorisations élevées. Néanmoins, l’engouement est tel, que ce soit de la part des investisseurs que des consommateurs, qu’il est important de se positionner dessus. Je dirai ensuite le secteur du numérique. Les entreprises travaillant dans le digital ont encore des marges de croissance importantes. Et enfin, la santé est un secteur à ne pas négliger. Nous n’avons pas encore vaincu le coronavirus.
Au niveau géographique, je privilégierai l’Asie, et notamment la Chine qui a été pénalisée l’an dernier, mais qui selon moi n’occupe pas la place qu’elle devrait. En termes de valorisation, il peut y avoir de bonnes affaires. D’autant plus, que les actions européennes et américaines ont des valorisations déjà très élevées après les hausses enregistrées en 2021.
Propos recueillis le 04/01/2021. Les appréciations formulées reflètent l’opinion de leur auteur à la date de publication et sont susceptibles d’évo¬luer ultérieurement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Performances arrêtées au 31/12/2021.
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