Primonial change d’actionnaires et vise l’international

Nouvelle ère pour Primonial. La société de gestion patrimoniale, spécialisée dans l’immobilier et la gestion d’actifs, fait évoluer son actionnariat pour accélérer son internationalisation.

Le fonds d’investissement Bridgepoint (56,2% du capital), qui en début d’année envisageait de céder l’intégralité de sa participation, reste finalement actionnaire. Mais il réduit sa part à 35%, a annoncé mardi Primonial. Entré autour de table en 2017,il co-contrôlera le groupe avec la société d’investissement Latour Capital, créée notamment par Alain Madelin, l’ancien ministre de l’Économie, qui détiendra également 35% du capital.

Ces deux actionnaires majoritaires seront regroupés dans une holding commune. «Cette structure actionnariale garantit l’indépendance du groupe et l’entrée au capital d’acteurs industriels de premier plan, vecteurs de synergies opérationnelles», explique Stéphane Vidal, président de Primonial. De fait, Latour Capital, qui connaît bien Primonial puisqu’il en a été actionnaire entre 2015 et 2017,travaillera avec trois partenaires co-investisseurs : le gestionnaire d’actifs Aberdeen, la société de gestion alternative Grosvernor Capital Management et Liechtenstein Global Trust (LGTCapital Partners).

Élément nouveau, Société Générale Assurances fait son entrée au tour de table (18,5%). Il existe déjà
un partenariat entre Primonial et la société d’assurance-vie de la banque, pour la distribution de produits.
Enfin, le management et les salariés de la société de gestion détiendront 11,1% du capital, contre 14% actuellement.

Croissance externe

En revanche, Crédit Mutuel Arkéa (29% du capital) quitte l’aventure. « Nous cédons notre place sans renoncer à travailler avec Primonial sur les sujets où nous pourrons apporter nos savoir-faire » , précise Ronan Le Moal, directeur général d’Arkéa. Le montant de la cession n’a pas été communiqué, mais la société patrimoniale serait valorisée entre 1,6 et 1,9milliard d’euros. Un montant qui
serait un peu inférieur aux attentes des actionnaires actuels.

Après avoir réalisé plusieurs opérations de croissance externe ces dernières années- dont le rachat de la société de gestion d’actifs La Financière de l’Échiquier (LFDE), finalisé en mars, Primonial ambitionne
de s’implanter en Europe : en Belgique, en Allemagne, en Suisse ou encore en Italie où la société est déjà en train d’ouvrir un bureau.

« Latour Capital jouera aussi le rôle de catalyseurs industriels, précise le président de Primonial. Nous étudierons la possibilité de nous appuyer sur leurs réseaux de distribution et leur expertise. » Le groupe souhaite par exemple étoffer son offre d’épargne avec du capital-investissement.
Il envisage aussi de grandir grâce à des acquisitions. «Nous regarderons l’acquisition potentielle de réseaux de distribution en Europe», précise Stéphane Vidal. Comme des sociétés de gestion privée.
La Financière de l’Échiquier, qui gère près de 10 milliards d’euros d’actifs, devrait elle aussi franchir les frontières. Et participer à la consolidation du secteur en Europe.
« Elle pourra éventuellement racheter une ou plusieurs sociétés de gestion d’actifs n’ayant pas la taille critique » , ajoute Stéphane Vidal.

Après une année 2018 difficile (baisse de 10% du résultat opérationnel), LFDE a redressé la tête cette année, selon son dirigeant.